Des propositions de pratiques possibles et expérimentées
(mise à jour sept 2014)
Un groupe académique a été constitué en 2012-2013 pour travailler sur ce thème avec deux objectifs opérationnels :
avancer dans la réflexion et la mise en œuvre de l’évaluation par compétences,
donner quelques exemples de pratiques expérimentées dans ce domaine. Vous trouverez donc dans ces pages plusieurs fiches décrivant des retours d’expérience.
Constitution actuelle du groupe :
BALLEREAU Marie-Ange, collège La Bruyère de Tours
BROC Stéphane, collège Mathurin Régnier de Chartres
CYR Olivier, lycée J Monod de Saint-Jean de Braye
FABAS Jean-Michel, collège J Monnet de Châteauroux
GILOT Morgan, collège N Robert de Vernouillet
GIRET Nicolas, lycée S Monfort de Luisant
MORAIS-LELONG Guillaume, collège Montesquieu d’Orléans
MORGAN Alexandre, collège Taugourdeau de Dreux
PAILLET Vincent, collège Monabuzard d’Ingré
POIRET Dominique, collège L Prévert de Saint-Jean le Blanc
SORIEUL Isabelle, collège Condorcet de Levroux
Ces professeurs travaillent ensemble sur ces questions d’évaluation depuis deux ans. Les expérimentations qu’ils mènent au sein de leurs établissements respectifs ont permis de rédiger les fiches qui suivent. La version présentée ici date de juin 2014. Elle succède à celle de 2013. Le recul sur ces expérimentations devient donc intéressant. La version 2014 est enrichie grâce au retour d’expérience de l’année précédente. Elle permet également de présenter une première évaluation des effets obtenus.
Ces effets s’avèrent suffisamment convaincants pour que ces expérimentations se poursuivent. Le travail de ce groupe a d’ailleurs joué un rôle important dans le choix effectué au niveau académique de mettre en place une expérimentation beaucoup plus large sur l’évaluation positive. Les professeurs de mathématiques impliqués dans cette expérimentation académique qui court sur l’année scolaire 2014-2015 trouveront dans les documents présentés ici des aides précieuses et éclairantes pour construire leur propre dispositif d’expérimentation.
L’autre raison qui a présidé au choix académique de mener une expérimentation très large et soutenue par toutes les autorités académiques, est bien sûr la réflexion nationale qui s’enclenche autour de la Conférence Nationale sur l’Evaluation. Les propositions faites ici sont en totale adéquation avec les objectifs nationaux. Rappelons-en les principes essentiels :
- passer d’une évaluation sanction à une évaluation positive, véritablement au service des apprentissages et de la réussite des élèves,
- donner une consistance pédagogique solide à l’évaluation et, pour cela, ne pas limiter son expression à une valeur chiffrée, une note, qui ne permet pas d’expliciter les acquis de l’élève,
- afficher les progrès et les compétences acquises en vue d’éclairer le parcours de formation et l’orientation des élèves.
Rappelons à ce propos l’extrait de la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école :
« Les modalités de la notation des élèves doivent évoluer pour éviter une « notation-sanction » à faible valeur pédagogique et privilégier une évaluation positive simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles. En tout état de cause, l’évaluation doit permettre de mesurer le degré d’acquisition des connaissances et des compétences. »
Les inspecteurs de mathématiques remercient l’ensemble de ces professeurs qui ont contribué à ce travail désormais mis à la disposition de l’ensemble des professeurs de l’académie. Les contributions fournies ici sont innovantes, riches et légitimées par des expérimentations dont les premiers effets mesurés sont nettement positifs.
Les professeurs de ce groupe ont en commun d’avoir parfaitement intégré la philosophie de l’approche par compétences. Leurs propositions bousculent donc les schémas traditionnels de l’évaluation scolaire à la française. Elles cherchent à évaluer les compétences des élèves et pour cela elles ne se cantonnent pas à des évaluations de performance ni à des objectifs de connaissances disciplinaires. La note, et surtout la moyenne, sont également remises en question, non par principe mais pour n’en conserver que les effets positifs. Chacun connait bien certains effets pervers des notes : la docimologie nous met en garde contre ces effets, la constante macabre est désormais bien connue, la moyenne ne permet pas de conserver un caractère positif à l’évaluation … et la loi nous demande de sortir d’une notation sanction à faible valeur pédagogique.
Ces propositions pourront apparaitre déstabilisantes, lourdes et complexes. Elles sont pourtant toutes le fruit de réflexions de professeurs aux compétences professionnelles reconnues, non seulement par l’inspection mais aussi par leur chef d’établissement, leurs élèves, les familles… et elles ont été expérimentées avec des bilans toujours positifs.
Pour les personnes que ces documents ne convaincront pas au premier abord, nous les incitons à essayer de rentrer dans la philosophie et les objectifs de leurs collègues qui ont menés ces expériences. Il n’est pas facile de s’approprier cette philosophie de l’extérieur mais, à l’heure de la refondation et d’une expérimentation académique à grande échelle, ces fiches doivent inciter chacun à réfléchir sans contrainte a priori sur les évolutions qu’il convient d’engager en matière d’évaluation des élèves pour se rapprocher des objectifs nationaux exprimés plus haut.
Les IA-IPR de mathématiques.