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Les Métamorphoses d'Ovide, une oeuvre antique source d'inspiration artistique.

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Scénario pluridisciplinaire proposé en sixième autour de figures célèbres des Métamorphoses d'Ovide.

Les Métamorphoses d'Ovide, une oeuvre antique source d'inspiration artistique.

 

  • I- Le contexte pédagogique


A/ Le choix d'une oeuvre fédératrice, Les Métamorphoses d'Ovide

En sixième, les programmes d'histoire, d'éducation musicale et de français invitent à évoquer des œuvres de l'Antiquité. En français, les nouveaux programme invitent à l'étude d'une œuvre majeure, Les Métamorphoses d'Ovide, à travers deux objets d'étude possibles, "Le monstre, aux limites de l'humain" et "Résister au plus fort : ruses, mensonges et masques". Ce texte poétique est considéré comme fondateur de notre culture car ses quinze livres sont une épopée mythologique, offrant une explication sur la création du monde à partir du chaos originel jusqu'à l'avènement de César. Ses épisodes mettent en scène des personnages restés célèbres, comme Narcisse, Echo, Pygmalion, Orphée, Arachné...


Cette œuvre est donc intéressante à plus d'un titre :
- Sa postérité est grande car elle a inspiré de nombreux artistes jusqu'à nos jours.
- Elle s'inscrit pleinement dans les différents programmes et permet l'enseignement de l'histoire des arts.
 

B/ Une œuvre inspiratrice de plusieurs arts

L'étude de cette œuvre fait donc l'objet d'une séquence en français. Parallèlement ou en prolongement de cette dernière, d'autres disciplines sont sollicitées pour faire écho à ce travail :

- l'histoire qui aborde la période de l'Antiquité et fait mieux comprendre le contexte d'écriture ainsi que les nombreuses références aux dieux latins.

- Les arts plastiques par l'étude de tableaux, représentations d'épisodes ovidiens à travers un axe d'étude présent dans le programme : l'objet. Il s'agit de comprendre comment l'utilisation d'objets chez les artistes sont des messages symboliques du mythe représenté.

- L'éducation musicale pour mieux comprendre des œuvres dans leur contexte musical.
L'étude de cette œuvre permet d'explorer plusieurs champs artistiques :


- La poésie bien sûr puisqu'il s'agit en français d'étudier des extraits du texte mythologique et de souligner son essence poétique.

- La musique, l'opéra et la danse : l'opéra du compositeur allemand Christoph Von Gluck Orfeo ed Eurydice, mis en scène par Pina Bausch et représenté par le Ballet national de Paris en 2008 et deux morceaux de Benjamin Britten, compositeur anglais, extraits de Six Metamorphosis after Ovid, " Narcissus " et " Phaeton ".

- La peinture et la sculpture : Les tableaux de Poussin au XVIIème siècle (La mort de Narcisse, Apollon et Daphné), de Velasquez (Arachné), de Dali (La Métamorphose de Narcisse). La sculpture du Bernin représentant Apollon et Daphné.

Lors de l'étude des représentations des épisodes ovidiens, l'objectif est également de souligner la variété des formes et des techniques qu'utilisent les artistes (la tapisserie pour Phaeton, le tableau à l'huile pour Poussin, la sculpture du Bernin pour représenter Apollon et Daphné, un manuscrit enluminé pour Orphée et Eurydice)


D'autre part, l'étude de cette œuvre s'inscrit pleinement dans la thématique proposée par le programme d'histoire des arts : " Arts et société à l'époque antique et au haut Moyen Age" puisque l'un des objets d'étude proposés est "les mythes fondateurs et lleur illustration."

 
C/Les objectifs pédagogiques

Ce travail répond à de nombreux objectifs :
1. Disciplinaires
Concernant le français, il permet de découvrir un texte patrimonial riche. Les élèves entrent facilement dans la lecture plaisante de récits mythologiques. Il facilite l'étude du vocabulaire de la métamorphose. Plus largement, il favorise l'acquisition d'un vocabulaire (celui des émotions devant la découverte de l'œuvre artistique, celui plus technique de l'étude de l'image).


2. Pluridisciplinaires
Ce travail répond à des objectifs fixés par le BO du 26 novembre 2015 sur l'enseignement de l'histoire des arts :
"Les objectifs généraux de cet enseignement pour la formation des élèves peuvent être regroupés en trois grands champs : 

- des objectifs d'ordre esthétique, relevant d'une éducation de la sensibilité et qui passent par la fréquentation des oeuvres dans des lieux artistiques et patrimoniaux;

- des objectifs d'ordre méthodologique, qui relèvent de la compréhension de l'oeuvre d'art, de sa technique et de son langage formel et symbolique;

- des objectifs de connaissance destinés à donner à l'élève les repères qui construiront son autonomie d'amteur éclairé.

 

  • II- La mise en œuvre

        A/ Le choix des supports :
Le choix de la traduction n'a pas été facile mais s'est finalement porté sur celle de Joseph Chamonard dans la collection Etonnants Classiques des éditions Flammarion car la poésie du texte est perceptible par les élèves de sixième. Toutes les citations font donc référence à cette édition, qui ne comporte pas l'intégralité des quinze livres mais seulement quelques extraits, célèbres.
D'autre part, l'étude de nombreuses représentations de l'œuvre a pu se faire grâce à une ressource en ligne, texte image, éditée par le Cadmos, soutenue par le ministère de l'Education Nationale. L'ensemble des œuvres est accessible au moyen d'un abonnement. Le recours au numérique (ressource internet, utilisation du vidéo projecteur et parfois du TBI, tableau blanc interactif) s'est révélé indispensable. Nous reviendrons sur l'apport du numérique à la fin de cet article.
 
       B/ Le déroulement de la séquence.

L'exposé de l'ensemble de la séquence ne peut être fait ici mais il est intéressant de mettre en évidence les séances ayant permis un enseignement de l'histoire des arts, grâce au numérique.
Quatre séances seront décrites :
- L'étude du mythe d'Apollon et Daphné.
- Une métamorphose subie : celle d'Arachné
- Une évaluation : Narcisse et Echo
- Orphée et Eurydice, un couple mythique.
La durée de la séquence ne permettait pas d'étudier tous les épisodes. La mise en place d'exposés a permis aux élèves de découvrir et faire découvrir d'autres récits. Ce travail sera aussi évoqué.

1) Les deux premières séances ont pour but de montrer que l'étude de l'image ne se contente pas d'être une illustration d'un texte mais que l'image est l'interprétation d'une œuvre, qu'elle est un regard particulier sur cette dernière.
Les deux épisodes qui ont servi de support à cet objectif sont le mythe d'Apollon et Daphné (livre I) et celui d'Arachné punie par Pallas (livre VI) à travers plusieurs questions, qui mettent en évidence le type de la métamorphose et surtout ses fonctions narrative et symbolique : quel est le rôle de la métamorphose ? Est-elle désirée ? Est-elle une sanction ? Quel enseignement peut-on tirer de cette transformation ? A quel moment du texte survient-elle ?
Ces mêmes questions ont servi de support d'analyse pour l'étude des œuvres visuelles.
a) Les élèves ont d'abord étudié le premier texte. On s'est attaché à mettre en évidence la poésie du texte (rythme des phrases, jeux sur les sonorités) et surtout sa tonalité lyrique (exaltation du sentiment amoureux, vocabulaire mélioratif, figures d'analogies mélioratives " ses [de Daphné] yeux brillants semblables à des astres "). Ensuite, on a utilisé le vidéo projecteur afin de montrer le texte original, en latin. Cette projection, plus visible que la distribution d'une photocopie, a permis aux élèves de comprendre les enjeux de la traduction et surtout de mieux saisir que la poésie du texte est inhérente à sa forme originelle. Là encore, l'importance de l'interprétation apparaît mais cette fois dans le texte. Comment un traducteur comprend-il le texte ? Par exemple, ci-dessous, dans la traduction proposée dans texte image, les paroles d'Apollon sont reproduites fidèlement et permettent de comprendre la puissance aliénée du dieu. Ces paroles ont été coupées dans le texte lu au départ par les élèves.

" Tu ne sais pas, inconsciente, tu ne sais pas qui tu fuis et c'est
Pourquoi tu fuis. J'ai sous ma souveraineté la région de Delphes,
Claros, Ténédos et le royaume de Patare ; Jupiter
Est mon père ; par moi est mis au jour ce qui sera, ce qui fut
Et ce qui est ; par moi, la poésie s'accorde à la musique.
Ma flèche est sûre sans doute aucun, mais il en est
Une plus sûre encore, qui a blessé mon cœur sans défense.
J'ai inventé la médecine et l'on parle de mes bienfaits par le monde
Et le pouvoir des plantes est soumis à ma loi.
Hélas pour moi ! Aucune plante ne peut guérir cet amour
Et l'art si efficace pour tous est inefficace pour son maître."

 

b) Dans une deuxième séance, en salle informatique, les élèves ont écouté à l'aide de casques, le récit fait de cet épisode. Voici ci-dessous un exemple ce que les élèves peuvent voir, tout en écoutant le récit. Cela permet de retrouver les sources de la transmission des mythes, l'oral. De plus, cela aide les élèves en difficulté : 

 

 Ils ont ensuite comparé deux représentations : la sculpture du Bernin et le tableau de Nicolas Poussin. Nous avons l'aimable autorisation de les reproduire ci-dessous :

 

 

Voici les questions auxquelles ils devaient répondre :
1) Comment sont représentés les deux protagonistes ? Quels sont les différences et les points communs ?
2) L'atmosphère qui se dégage des deux œuvres est-elle identique ? Pourquoi ?
3) Les artistes respectent-ils le récit ovidien ? Justifiez votre réponse.


Lors de la mise en commun, on a pu mettre en évidence l'opposition entre le mouvement qui se dégageait de la sculpture, objet fixe par essence pourtant et la majesté immobile des protagonistes chez Poussin. Ils ont vu que la sculpture semblait plus proche du récit ovidien car elle montre la jeune femme en fuite, en train de se métamorphoser. Mais on a montré également que le décor champêtre, le nombre de personnages (nymphes, Pénée, Cupidon) participaient d'une volonté de raconter le mythe de manière bucolique et très pédagogique chez le peintre classique. Enfin, la composition du tableau (moitié inférieure chargée, personnages principaux placés à l'opposé formant un triangle), la couleur bleue évoquant symboliquement la pureté (couleur de la Vierge Marie) que cherche à conserver Daphné étaient des renvois au texte. Finalement, l'infidélité au récit ovidien n'est peut-être qu'apparente.

 

 2) A la suite de cette séance, les élèves ont pu choisir un épisode ovidien à découvrir et à présenter sous forme d'exposés à l'aide du vidéo projecteur et du TBI afin d'analyser l'image.

Ils ont pu présenter à leurs camarades l'œuvre choisie directement sur l'ordinateur, à l'aide du vidéo projecteur.


3) La séance suivante a permis de comprendre qu'une métamorphose pouvait être une délivrance, une récompense ou une punition. Lors de cette séance, deux épisodes ont été comparés : Arachné punie par Pallas et l'Enlèvement d'Europe. Dans le premier cas, la métamorphose est une punition infligée par Athéna jalouse des talents de tisseuse d'Arachné. Dans le deuxième cas, c'est Jupiter qui se métamorphose en taureau blanc pour séduire et enlever Europe. Cela nous a permis de revoir le schéma narratif : dans le premier épisode comme dans celui d'Apollon et Daphné, la métamorphose est l'élément de résolution tandis que dans le deuxième, elle est un préalable au récit.
Nous porterons notre attention sur l'intérêt co-disciplinaire de cette séance, qui a surtout permis de faire le lien avec le travail fait en arts plastiques. Comment l'objet a-t-il une portée symbolique dans le récit ?
Dans les reproductions de tableaux étudiés sur texteimage, on a pu comparer l'interprétation de Diego Vélasquez, Les fileuses ou la fable d'Arachné (1657) et celle de René-Antoine Houasse, Minerve chasse la tisserande Arachné (vers 1688) :

Dans ce tableau, l'artiste a représenté deux groupes de femmes. Au premier plan, des femmes de basse condition qui tissent. Au deuxième plan, des femmes de la noblesse du XVIIème siècle regardant une tapisserie. Cet objet en arrière-plan a une double fonction : il est l'enjeu de l'épisode car Arachné et la déesse se battent pour faire la plus belle et il est le support sur lequel on peut voir Athéna et Arachné représentées. De plus, ce groupe de femmes devant semble représenter les deux rivales en train de tisser (on peut imaginer reconnaître Athéna à gauche lorsqu'elle avait pris l'apparence d'une vieille femme). Il a donc une mise en abyme du récit grâce à l'objet. La tentation serait alors grande d'évoquer l'influence baroque dont est empreint ce tableau mais cela risquerait de dépasser le cadre de la séquence et des programmes.

Dans le tableau du peintre français, la composition classique permet rapidement de mettre en évidence les attributs des deux personnages. Les objets ont ici une fonction plus didactique : il s'agit d'identifier rapidement les personnages. A gauche, on voit le bouclier et la lance sur lesquels marche la déesse de la guerre et à droite, Arachné semble avoir laissé échapper une corbeille de bobines de fils, nécessaire au tissage. Un objet reprend fidèlement le récit ovidien : c'est la navette que tient la déesse et qu'elle utilise comme arme pour frapper la jeune orgueilleuse. Les élèves ainsi, en étudiant les deux tableaux, remarquent que le deuxième tableau semble plus fidèle au récit.

 

4) Une évaluation formative permet de voir si les élèves ont compris ce qu'était la comparaison entre le récit d'Echo et Narcisse et ses interprétations artistiques : celle de Nicolas Poussin puis celle du peintre espagnol Salvador Dali (1904-1989), La Métamorphose de Narcisse. Parallèlement à ce travail, en éducation musicale, il est proposé aux élèves d'écouter un morceau de musique extrait des Six Metamorphosis after Ovid de Benjamin Britten, intitulé " Narcissus " . Le compositeur anglais (1913-1976) a composé ces morceaux pour haut-bois qui prend ici un son plaintif. Le musicien a-t-il voulu évoquer le moment où le jeune homme se languit devant son propre reflet ? La répétition du même motif évoque-t-elle l'obsession sans fin du jeune homme à se désirer ? Cette langueur est alors à rapprocher de la posture allongée de Narcisse dans le tableau de Nicolas Poussin. 
Il pourrait alors être intéressant d'évoquer en comparaison le morceau " racontant " l'aventure de Phaeton dans la même œuvre musicale, qui a pris le char de son père, Apollon : le tempo est beaucoup plus rapide, imitant l'euphorie du jeune homme qui se promène dans les airs puis la chute de la mélodie, reproduisant celle de l'imprudent incapable de maîtriser Pégase. 
5) La dernière séance a porté sur le mythe d'Orphée et ses nombreuses interprétations artistiques. Après avoir lu et analysé l'épisode, il a été proposé aux élèves de voir le début (cinq premières minutes) des quatre tableaux composant le ballet de Pina Bausch, créé à partir de l'opéra de Gluck, Orpheus und Eurydike. L'objectif majeur de cette séance est de montrer comment deux artistes, le compositeur et la chorégraphe ont revisité le mythe.

Ainsi, une étude comparative de la musique, de la place des danseurs et des cantatrices, des décors, costumes, de la chorégraphie a permis de mieux comprendre comment tout participe à la dramaturgie, comment tout fait naître des émotions et un plaisir artistiques. Cette séance s'est déroulé de manière étroite avec le collègue d'éducation musicale. Les élèves ont utilisé un questionnaire sous forme de tableau comparatif et le travail d'observation a été partagé : ils ont eu à observer un élément parmi les points donnés. Des mises en commun successives ont permis d'éclairer les liens, les similitudes existant entre les arts.

  • III- Bilan de la démarche

       Ce travail a été très riche à de nombreux égards.

A/ Si l'on se place tout d'abord du point de vue de l'enseignant, il a permis de créer de nombreux points de convergence de nos programmes sur l'étude d'une œuvre riche et fondatrice de notre culture. Nous avons eu plaisir à travailler ensemble, à apporter nos compétences pour travailler de manière conjointe. Notre plaisir à partager notre culture a été un moteur pour les élèves. 

B/ Ensuite, en observant les élèves durant ce travail, nous avons pu observer leur curiosité à découvrir d'autres interprétations que l'interprétation littéraire. Chacun analysait de manière différente les indices laissés par les artistes (peintres, musiciens, chorégraphe). Ils ont compris la valeur universelle du mythe par cette approche diachronique. Ils ont acquis les compétences suivantes, indiquées dans le BO du 26 novembre 2015 : 
"L'élève est capable : 
- d'identifier des personnages mythologiques ou religieux, des objets, des types d'espaces, des éclairages.
- résumer une action représentée en image, déroulée sur scène ou sur un écran, et en caractériser les personnages.
- caractériser un morceau de musique en termes simples."

Connaissances associées :
"Connaissances des mythes antiques et récits fondateurs, notamment bibliques.
Caractéristiques et spécificités des discours (raconter, décrire, expliquer, argumenter, résumer..)
Lexique des émotions et des sentiments."

  • IV- L'apport du numérique.

 Tout au long de ce travail, on a pu noter l'importance du numérique.
- Comme support de diffusion : nous avons ainsi utilisé le vidéo projecteur pour faciliter la vision des textes, des récits (sur texte image), des représentations picturales ou sonores, du ballet. L'utilisation d'un casque branché sur le poste en salle informatique a facilité l'écoute du récit
d'Apollon et Daphné.
- Comme moyen pour accéder aux ressources : il est difficile d'étudier convenablement une œuvre picturale sans recours au numérique et surtout à ce formidable musée que représente l'accès à internet et surtout ici à texteimage. L'accès à des milliers d'œuvres rapproche la culture de nos élèves.
- Comme outil d'analyse : nous avons pu mettre en évidence des éléments de composition du tableau grâce au Tableau Blanc Interactif, en traçant des traits (voir analyse des tableaux dans les séances 2 et 3), en utilisant la fonction cache ou rideau pour ne montrer que certains éléments. 

  • V- Les limites de la démarche

Le seul bémol est le problème de temps ! C'est très frustrant de choisir les œuvres que l'on peut montrer car la richesse de ce patrimoine mythique est sans fin. Difficile de faire le deuil des séances où l'on pourrait montrer, étudier le film de Cocteau par exemple ou Le galop infernal d'Orphée aux Enfers d'Offenbach. On pourrait imaginer travailler également sur l'opéra de Monteverdi, Orfeo.

 

Christelle Delas-Berthel.

Collège Blois-Vienne.